Recommencer à zéro - Parcours d’une femme atteinte de polyarthrite rhumatoïde

Maria Isabella

Maria Isabella débordait d’énergie et était passionnée de course à pied lorsqu’on lui a appris, à 22 ans, qu’elle était atteinte de polyarthrite rhumatoïde. Elle venait toute juste d’entamer une carrière de technicienne d’entretien d’aéronefs. Lorsqu’elle a commencé à ressentir des douleurs dans un pied et dans les genoux, elle a cru s’être blessée en courant, mais les symptômes ont vite empiré. En quelques mois, sa mobilité s’est dégradée à un tel point qu’elle ne pouvait plus prendre un bain ou utiliser la salle de bain sans assistance. L’intensité de la douleur l’empêchait de dormir. Elle se sentait émotionnellement vidée, et physiquement épuisée.

Alors qu’elle était encore sous le choc de l’annonce de sa maladie chronique débilitante, Maria Isabella a trouvé du soutien auprès de la Société de l’arthrite, qui l’a orientée vers un programme de réadaptation proposé par un centre montréalais. L’adaptation à son traitement médicamenteux n’a pas été facile. Maria Isabella a néanmoins persévéré jusqu’à ce que ses symptômes soient suffisamment maîtrisés pour qu’elle puisse envisager de commencer une nouvelle vie. Ça n’a pas été facile. Le fait d’apprendre qu’elle devrait abandonner sa carrière, qu’elle adorait, a été un choc. La peur et la désillusion l’ont envahie. Elle se souvient s’être dit qu’il lui faudrait « recommencer à zéro ».

Le fait d’être sans emploi désespérait Maria Isabelle, tout comme ces nombreuses portes qui s’étaient fermées devant elle en raison de ses limites physiques. Compte tenu de la douleur et de la fatigue constante ainsi que des effets secondaires des médicaments, elle ne pourrait parcourir qu’un court trajet pour se rendre au travail, ne pourrait plus travailler le matin et devrait s’absenter en cas de poussées des symptômes.

Maria Isabella a finalement suivi une formation secrétariat et décroché un emploi auprès de l’École de physiothérapie. Grâce au soutien sans faille de son conjoint et de ses parents, elle est parvenue à se réinventer. Son combat contre l’arthrite lui a permis de renforcer ses relations personnelles. Elle est fière d’avoir repris sa vie en main.

Il y a pourtant des jours où Maria Isabella se sent frustrée, démoralisée. « Je dois garder mon énergie pour les choses essentielles. Il y a encore plein de choses que je ne peux plus faire », raconte-t-elle. Sans être mortelle, la polyarthrite rhumatoïde est une maladie grave qui bouleverse la vie des personnes atteintes. Celles qui sont touchées dès leur jeune âge, comme Maria Isabella, doivent faire preuve de courage et de résilience tout au long de leur vie.